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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 10:25

 




Qu'est-ce que c'est ?

Un rayon de soleil sur une feuille de rose trémière qui pousse près de ma porte d'entrée, et sur laquelle je réalise des dentelles contemporaines expérimentales,  en essayant d'utiliser au mieux le sens artistique et la grande créativité des escargots.


Non non, s'il vous plaît, ne riez pas, c'est une expérience des plus sérieuse.

D'ailleurs la très sérieuse Madame Bury Palisser, dans son très sérieux ouvrage sur l' Histoire de la dentelle paru en 1890 (*) nous parle d'une expérience similaire réalisée en Allemagne, mais avec des chenilles.

Voici en résumé ce qu'elle nous apprend à propos de la technique employée pour obtenir ce que j'appelle la "dentelle des chenilles".

Sur une surface lisse, comme une pierre par exemple, on étale une fine couche de pâte faite de plantes dont les chenilles sont friandes.
Aux endroits où on doit avoir les trous, on passe de l'huile d'olive au pinceau. Ainsi seul le motif de la future dentelle n'est pas recouvert d'huile.
Puis ... on lâche les chenilles ... qui évitent soigneusement les endroits recouverts d'huile, et dévorent avidement la pâte en laissant derrière elles un voile de soie.


Ça doit être superbe, non ?

Je vous sens dubitatifs et dubitatives ... vous n'y croyez pas ?

Et bien pour tout vous dire, quand je lis Mme Bury Palliser j'ai l'impression qu'elle n'y croit pas non plus, et ça m'attriste.





Car moi, je sais qu'elle existe cette dentelle des chenilles, et je vais vous le prouver.

Pour vous, rien que pour vous, et en
exclusivité mondiale, je vous offre une photo rarissime de

Boulotte, maîtresse dentellière en mon jardin,
qui a eu la grande gentillesse de nous présenter une de ses dernières créations.








Merci , un grand grand merci ma Boulotte,

c'est vraiment MAGNIFIQUE, je ne trouve pas d'autre mot !




Alors ..... convaincu(e)s ? 
non  ?




Bon d'accord ...  elle est peut être pas vraie cette histoire ... mais elle est jolie.
Comme disent les italiens "se non è vero, è ben trovato !"

Et puis maintenant, à chaque fois que je vois des chenilles ou des escargots dévorer mon jardin, je regarde le désastre avec amusement et philosophie,  en pensant à la "fabuleuse dentelle de chenilles".


(*) je vous avais déjà donné les référence de ce livre de Mme Bury Palisser tout en bas de l'article sur les animaux dans la dentelle.
J'ai des scrupules envers cette dame car, entre l'histoire des chiens et celles des chenilles, je ne vous ai cité que deux passages anecdotiques et amusants de son ouvrage, alors qu'il s'agit d'une étude tout à fait sérieuse et passionnante que je vous conseille.
C'est un ouvrage ancien, très beau en plus, mais qu'on ne trouve que rarement .... peut être dans quelques bliothèques ???
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Published by Meriem - dans Mélange
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 11:30

   

 

 

Voici un dessin de Gondolier en dentelle à fils coupés que j'avais fait pour une exposition dont le thème était ...
devinez quoi ....
 Venise !

 


Oui mais voilà, une fois le dessin terminé, j'ai trouvé qu'il avait un faux air de dessin à la Martine Bruggeman.

 

Du coup je ne l'ai pas réalisé et je sens que je ne vais jamais le faire.

Non pas que je n'aime pas les dessins de Martine Bruggeman, au contraire, j'admire son coup de crayon (en plus de son extraordinaire culture dentellière), et j'ai dentelé plusieurs de ses modèles avec beaucoup de plaisir.

 

Mais maintenant, j'ai envie de denteler "mes dessins", dans "mon" style ... heu ... si tant est que j'en ai un ...

 

Comme je n'aime pas diffuser les dessins que je n'ai pas moi même réalisés avant (ce qui me permet de corriger, simplifier, adapter ...) ce petit gondolier dort depuis 3 ou 4 ans dans un classeur.

 

Alors si quelqu'un veut l'adopter, il suffit de cliquer sur l'image pour avoir le carton

 

La seul condition est que si vous le réalisez un jour .... je serais contente de reçevoir une petite photo (je dis bien "si un jour",  car je sais ce que c'est que d'avoir des tas de modèles en réserve .... qu'on n'a jamais le temps de faire !)

 

Il est en format A4 et a été dessiné pour être réalisé avec 1 brin de cordonnet DMC 6 fils, mais si vous l'adoptez, vous serez libre bien sûr de le réaliser comme ça vous chante.

 

 

 

Rien à voir avec le gondolier, mais puisque  j'ai parlé de Martine Bruggeman, j'en profite pour vous montrer un serpent que j'avais réalisé à partir d'un de ses dessins.


A l'époque, j'avais décide de faire un tryptique des animaux "mal aimés".
 Il y avait ce serpent, un très beau dessin de rat (oui oui, un rat ! ) devant une sorte de vitrail ... et puis le troisième, ... je ne sais plus ce que c'était .... bon, va falloir que je pense à prendre des vitamines pour la mémoire moi !!!






Bonne semaine à toutes et tous





Rajout :



Oui, je n'ai pas pensé que tout le monde ne connaissait pas forcément Martine Bruggeman.
Alors :
- si vous êtes abonnées à la revue "La dentelle", il y a un dessin d'elle dans chaque numéro depuis quelques années.
-si vous êtes abonnées à la revue "Kant", il y a un dessin d'elle dans chaque numéro depuis ... la nuit des temps!
- et sinon, merci Marie qui m'a donné l'adresse du site de Martine Bruggeman,ICI  , site que  je ne connaissais pas et où j'ai découvert qu'elle faisait aussi de la peinture !!!
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Published by Meriem - dans Créations
29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 21:30




Le système utilisé pour mesurer les fils de coton est le même que pour le lin, je vais donc répéter un peu  la même chose que dans l'article concernant ce dernier, à une différence près (signalée en violet).


La grosseur des fils de coton est mesurée par un système métrique qui consiste à mesurer la longueur de fil pour un poids donné.

Plus il faut de longueur de fil pour obtenir le poids donné, plus le fil est fin.
Donc plus le numéro du fil est élevé, plus le fil est fin.



Comme pour le lin, on peut utiliser le Numéro métrique (abréviation Nm).
Le numéro métrique indique le  nombre de mètres par grammes

Mais  les fils de coton pour la dentelle sont souvent mesurée en Nec  (avec un "c" à la fin comme Coton)
C'est le même principe que le numéro métrique, sauf qu'il s'agit de compter le nombre de 840 yards pour une livre anglaise.





Coton 2 fils et coton 3 fils

Pour plus de solidité, le coton utilisé n'est pas constitué d'un seul fil mais de plusieurs fils tordus ensemble.
Sur l'étiquette de votre bobine, vous trouverez donc la grosseur, suivie du nombre de fils.
Par exemple un coton 50/2 est constitué de 2 fils de grosseur 50.

Ainsi, un coton 50/3 sera plus gros qu'un coton 50/2 puisqu'il compte 1 fil de plus que le 50/2.


Pour convertir un 2 fils en 3 fils, on divise par 2 et on multiplie par 3
un coton 80/2 sera donc à peu près égal à un coton 120/3   ( 80 / 2 x 3 = 120 )

Pour convertir un 3 fils en 2 fils, on divise par 3 et on multiplie par 2
un coton 60/3  sera donc à peu près égal à un coton 40/2   ( 60 / 3 x 2 = 40)






Nous avions parlé du Nel pour le lin (avec un "l" à la fin comme Lin).

Mais un lin 30 Nel n'est pas égal à un coton 30 Nec !
En effet, le Nec compte le nombre de 840 yards par livre, alors que le Nel compte le nombre de 300 yards par livre

.... ... ben tiens ....    ....  pourquoi faire simple ?



Donc maintenant, la question est : comment convertir un lin en coton, et inversement ?


Pour convertir un coton (Nec ) en lin (Nel), vous le multipliez par 2.8

Exemple :    un coton  nec 35/2  est à peu près égal à un lin Nel 100/2    (35 x 2.8 = 98)


Pour convertir un lin (Nel) en coton (Nec),  vous le divisez par 2.8

Exemple :    un lin nel 50/2  est à peu près égal à un coton Nec 18/2    (50 / 2.8 = 17.8)





Je suis normalement  assez réticente aux tableaux de conversions, car on a trop tendance à les prendre pour parole d'évangile.

Je ne comptais donc pas en mettre ... et puis  ...  finalement je me suis souvenue que j'avais été bien contente de trouver ce genre de tableaux quand j'ai commencé la dentelle, et que c'était un peu "vache" de ma part de ne pas en mettre du tout.

J'ai donc décidé de faire une "Page"  consacrée au titrage et à la conversion des fils.

Cette page sera complétée au fur et à mesure que nous aborderons les différents systèmes de mesure des fils.

Vous la trouverez en permanence dans le petit pavé "Pages" qui se situe dans la colonne de droite de ce blogue .






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Published by Meriem - dans Techniques
26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 21:50



Oui, oui, c'est vrai, j'ai déjà fait un article sur la dentelle de Malte


Mais je n'ai pas résisté à ce petit jeu de mot facile :
je ne vais pas vous parler de la dentelle de l'île de Malte ...  
mais des dentelles du Malte de l'ouvrage "Les carnets de Malte Laurids Brigge"  de Rainer Maria RILKE (*)  !

J'aime à relire de temps en temps ce passage. Je me régale de ces descriptions poétiques, emouvantes, et en même temps parfaitement exactes.
En quelques lignes très justes, Malte nous fait traverser trois siècles de dentelles !


Alors si vous avez le temps, je vous propose de lire ce passage avec moi, et nous déroulerons ensemble les dentelles de Malte et de sa mère.








Et maintenant, je sais aussi comment les choses se passaient, quand Maman déroulait les petits morceaux de dentelle.   .... ....

"Veux-tu que nous les regardions, Malte ?" disait-elle, et elle se réjouissait, comme si on allait lui faire cadeau de tout ce que contenait le petit casier de laque jaune. Puis, tant son impatience était grande, elle n'arrivait pas à déplier le papier de soie.

C'est chaque fois moi qui devait le faire. Mais j'étais à mon tour très ému , dès que les dentelles apparaissaient. Elles étaient enroulées autour d'un cylindre de bois qu'on ne pouvait pas voir, tant il y avait de dentelles.

Et ensuite, nous les défaisions lentement et nous regardions défiler les motifs, toujours avec un moment de frayeur quand l'un d'entre eux s'interrompait. Ils s'arrêtaient si brusquement.




Venaient d'abord les bandes de broderie italienne, de robustes travaux aux fils tirés, dont les dessins se répétaient sans cesse, aussi clairement ordonnés qu'un jardin de paysan.






Puis toute une série de dentelles vénitiennes à l'aiguille enfermaient nos yeux dans un grillage, comme si nous étions des monastères ou des prisons.






Mais ensuite on se libérait et le regard s'ouvrait au loin sur des jardins de plus en plus artistement conçus, jusqu'au moment où tout était devant nous aussi exubérant et aussi tiède qu'à l'intérieur d'une serre : des plantes somptueuses, que nous ne connaissions pas, surgissaient des feuilles gigantesques, les lianes s'agrippaient les unes aux autres, comme saisies de vertige,





et les grandes fleurs épanouies des points d'Alençon
 venaient troubler la vue en répandant leur pollen.








Soudain, lassés et l'esprit confus, nous pénétrions sur la longue route de Valenciennes, et c'était l'hiver, de grand matin, et tout était de givre.






Et on se frayait un chemin à travers les buissons enneigés des Binche et on arrivait en des lieux où personne n'avait jamais été;



... ...

Le froid nous gagnait toujours davantage et, quand arrivaient les fines dentelles au fuseau, ma mère disait enfin :
 "Oh! nous avons maintenant des fleurs de glace dans les yeux!"
et c'était bien vrai tant il faisait chaud à l'intérieur de nous



En enroulant à nouveau les dentelles, nous soupirions tous les deux, c'était une longue besogne, mais nous ne voulions la confier à personne.

"Pense donc ! si nous devions faire tout cela !" disait Maman, l'air littéralement épouvanté.
Je ne pouvais pas même l'imaginer. Je me surpris à penser que j'avais songé à des petits animaux qu n'arrêtaient pas de filer et qu'à cause de cela on laissait vivre. Mais non! c'étaient naturellement des femmes.


"Elles sont certainement au ciel, celles qui ont fait cela",
 dis-je, plein d'admiration. ... ...

Au bout d'un moment, alors que j'avais déjà oublié ma question, elle dit très lentement :

"Au ciel ? Je crois qu'elles sont tout entières là-dedans.
A bien regarder les choses, ce pourrait bien être un bonheur éternel.
On sait si peu de chose sur tout cela"




Merci de m'avoir accompagnée dans ma lecture ....


(*) Écrivain autrichien, Rainer Maria Rilke ecrivit les Cahiers de Malte Laurides Brigge dans les années 1904-1910.

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Published by Meriem - dans Mélange
25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 15:00

 



Bravo tout le monde !

Que des bonnes réponses à la petite question de mon article précédent  !





Pour le losange en Grille dans un fond Torchon


Une grille (C T) se termine par une torsion donc toutes les paires sont déjà naturellement tordues à la sortie d'une grille.

Vous pouvez alors commencer votre fond Torchon directement, il n’y a pas de torsion à rajouter et donc pas de petit trait rouge sur les paires qui sortent de la grille.








 

Et pour celui en Grille dans un fond Dieppe



Comme vous n'avez qu'un torsion à la sortie de la grille, et qu'il en faut deux pour commencer le fond Dieppe, vous devez donc rajouter une torsion supplémentaire .

Torsion supplémentaire représentée par le petit trait rouge sur chaque paire qui sort de la grille.














Souvenez vous bien de ce principe , il est valable pour tous les réseaux, pas seulement pour le Torchon et le Dieppe :

Avant de commencer un réseau, remémorez vous la façon dont il se termine  

S’il se termine par 1 torsion, vérifiez que vos paires sont bien tordues 1 fois avant de le commencer

S’il se termine par 2 torsions, vérifiez que vos paires sont bien tordues 2 fois avant de le commencer

S’il se termine par 3 torsions, vérifiez que vos paires sont bien tordues 3 fois avant de le commencer

Et ainsi de suite. (.... en théorie .... car je ne connais pas beaucoup de réseaux avec plus de 3 torsions  ....)





Un gros merci à toutes les lectrices de ce blogue qui sont venues me faire un brin de causette ce week end à Cabourg.

C'était très sympa de vous voir :  celles que je connaissais déjà ( ... mais  je ne savais pas qu'elles lisaient mon blogue!), et celles que je ne connaissais que de nom ou de pseudo, et que j'ai eu plaisir à rencontrer.

Et il y a un petit coussin rose qui va commencer sa vie de pique épingle dès ce soir 

Merci à toutes

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Published by Meriem - dans Techniques
21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 21:00


Dans ce deuxième volet de la codification en  couleurs, je vous propose de regarder deux points que vous connaissez bien :

Le fond Torchon et le fond Dieppe

(Pour se remémorer les bases de la codification couleurs, vous pouvez cliquer ici)





Le schéma en couleur du fond Torchon

Le schéma reprend exactement les gestes que vous effectuez pour faire ce point


Avec 2 paires ( 2 traits sur le schéma ), vous faites une demi-passée C T ( les deux traits se croisent en vert )

Vous posez l'épingle sous la demi-passée ( le point noir)

Puis, avec les deux mêmes paires, vous faites une demie-passée sous l'épingle (  les 2 traits se croisent à nouveau en vert sous le point noir )

Fond Torchon =  C T . C T
Le point se termine par une torsion, je l'ai soulignée et mise en gras, ce n'est pas innocent, vous verrez pourquoi.





Le schéma en couleur du fond Dieppe



Le fond Dieppe est identique au fond Torchon, sauf qu'on rajoute une torsion sur chaque paire après la deuxième demi-passée.
Sur le schéma, cette torsion rajoutée est donc symbolisée par un trait rouge sur chaque paire.

Le fond Dieppe étant assez souvent utilisé de préférence au fond Torchon (il a beaucoup plus de tenue grâce à sa torsion supplémentaire), il a eu droit à sa couleur perso, le petit veinard : c'est le orange.

Fond Dieppe = C T . C T T
Le point Dieppe se termine par 2 torsions, là encore ma remarque n'est pas innocente ...





Imaginons maintenant un petit losange de mat au milieu d'un fond torchon.

Voici ce que ça donne avec le dessin technique en couleurs.




Je n'ai dessiné qu'un rang de fond Torchon (donc en vert) autour de petit losange en mat.

Le mat est dessiné en violet car il est  fait en passées (C T C)

Comme de coutume, les voyageurs doivent être tordus en bout de rang. Il y a donc un petit trait rouge dessiné sur les voyageurs au niveau des épingles de bordure du mat.








La question que l'on se pose quand on débute (ou que l'on oublie de se poser .... et c'est alors qu'on fait des erreurs) c'est :
"Qu'est-ce que je dois faire avec les paires qui sortent de mat ? une torsion ? pas de torsion ? ça dépend des jours ? au pif ? "

SI vous lisez le dessin technqie qui précède, vous voyez que vous devez rajouter une torsion sur chaque paire.
Mais j'en connais qui veulent savoir pourquoi avant de faire les choses.


Ce dessin respecte une règle d'or concernant le travail des fonds quels qu'ils soient, règle que je vais vous dire de façon un peu simpliste mais facilement mémorisable :

Un réseau se prépare comme il se termine

Je m'explique :

Je vous ai fait remarquer que le fond Torchon se termine avec une torsion sur chaque paire.
Je dois donc avoir une torsion sur toutes les paires qui vont commencer le fond Torchon.

Comme ces paires sortent d'un mat , et qu'un mat se termine par un croisement (C T C), elles ne sont pas tordues "naturellement".
Je dois ajouter une torsion sur chaque paire qui sort du mat avant de commencer le fond Torchon.




Appliquons maintenant la même règle à un petit losange en mat dans un fond Dieppe.




Le Dieppe se termine avec 2 torsions sur chaque paire,  les paires qui vont faire le fond Dieppe doivent donc être tordues deux fois.




A la sortie du mat, les paires n'étant pas tordues, je dois rajouter deux torsions (deux petits traits rouges) sur chaque paires avant de commencer le fond Dieppe.



ça vous semble clair ?

Faisons un petit test : essayez d'imaginer maintenant qu'il s'agit d'un losange en grille et non plus en mat.
Combien de torsions feriez vous sur les paires qui sortent de la grille avant de commencer le fond Torchon ou le fond Dieppe ?





Voilà ...  je vous laisse cogiter ... moi je vais à Cabourg pour le week end, avec mes dentelles et mon papillon .
Je suis toute contente de faire connaissance avec les visiteuses de ce blogue (et/ou du forum dentelle) qui passeront aussi leur week end au champ de courses      !

Réponse Lundi  !

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Published by Meriem - dans Techniques
19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 10:15



Regardez de près ces deux marques pages

le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne me suis pas foulée la rate avec le dessin : du fond dieppe, et des araignées  cerclées d'un rang de passées tordues !!!!


du banal,     du banal ,      rien que  du banal  

oui mais


avouez
qu'une touche de couleur,
ça change tout !



Bien sûr, on peut donner un petit air nouveau à une dentelle torchon en utilisant du fil ombré, et cela peut être très joli.

Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est d'utiliser des fils différents , car il faut alors étudier sa dentelle, bien connaître le cheminement des paires pour que chaque couleur trouve (et garde !) sa place.


Ce cheminement peut varier complètement en fonction des points utilisés, c'est là toute la difficulté ... et tout l'intérêt de ce petit jeu de labyrinthe.


Je le répète, il s'agit vraiment d'un modèle pour débutante, il peut même être très pratique car on se rend vite compte que l'on est en train de faire une erreur .... quand on voit que la couleur ne s'en va pas du bon côté .


Alors, vous le préférez
Vert , Rouge et Rose

ou bien Bleu marine , Bleu et Gris  ?



On trouve maintenant de plus en plus de livres de dentelle Torchon avec des modèles en couleurs , alors faites vous plaisir.



                          (ils sont tous les deux réalisés avec le lin Bockens 60/2)

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 20:00

 



c'est joli non ?

ce sont des fuseaux anglais,  enfin une sorte de fuseaux anglais, car  ils ne sont pas tous comme ça.
Mais ce sont évidemment les plus spectaculaires avec leurs ronds de perles, tous différents.

Moi, je n'arrive pas à m'en servir pour la dentelle : le bâtonnet de bois est trop petit, trop mince, on le tient mal. Le rond de perles est encombrant, lourd , bref, je ne sais pas travailler avec.

En fait ....  je m'en sert comme médicament anti-déprime.

en effet, chacun d'eux correspond à un petit chagrin, une petite déprime, un souci, une grosse contrariété ....   autant d'évènements dont je ne me souviens plus du tout aujourd'hui , preuve que le remède est d'une efficacité sans égale.


Vous voulez connaître la posologie ? 
 la voici  :





d'abord, vous achetez un paquet de petits fuseaux anglais, mais juste les bâtonnets de bois, sans les perles.

Personnellement, comme j'ai vite tendance à broyer du noir, j'ai tout de suite investi dans un paquet de 50 !





Et puis le jour ou tout va vraiment mal, où rien ne se passe comme vous voulez, où le monde entier se plaît à vous contrarier, où vous n'avez envie de rien faire ... sauf pleurer ....  alors ce jour là, vous prenez 2 petits fuseaux dans votre paquet, votre veste, votre sac et vos clefs de voiture .... et direct dans votre magasin de perles préféré.


Et là, dès que vous rentrez, devant tous ces petits casiers remplis de merveilles ..... vos yeux brillent, une douce sensation de bien être vous envahit, vous souriez, vous êtes dans un petit nuage de couleurs et de scintillements.

Vous prenez un des jolis paniers mis à votre disposition, vous y déposez vos deux précieux petits fuseaux, et vous commencez à faire vos essais d'assortiments.


Classique et précieux : le rond de perle, avec en son centre une grosse perle de Venise .



Un petit air ethnique, et vous pouvez aussi remplacer la grosse perle centrale par une petit breloque





On peut aussi ne pas faire de cercle mais accrocher un petit sujet comme cette petite clochette (qui tinte) surmontée d'une tête de chat.














Vous verrez vous aurez plein d'idées.
C'est pour ça d'ailleurs qu'il faut partir avec 2 fuseaux, pour ne pas se priver, ne pas risquer la frustration. 
Et surtout, ne faites pas deux fois le même :   non, non, au contraire, le plaisir est de n'avoir que des fuseaux différents.
 




Résultat :
 

Vous avez tripoté plein de perles, très bon pour la peau et les articulations des doigts.

Vous avez finalement dépensé pas mal de sous car, normalement, dans le lot, vous avez au moins une perle hors de prix .... pas raisonnable, mais tant pis,  vous étiez là pour raison médicale, il ne fallait pas lésiner, la santé passe avant tout .

Une fois de retour chez vous, vous avez vite vite monté vos perles pour voir l'effet, et  vous avez 2 magnifiques nouveaux fuseaux dont vous ne vous servirez jamais, mais que vous allez montrer à vos copines au prochain cours de dentelle, juste pour les rendre vertes de jalousie.


En résumé, vous avez perdu votre temps alors que vous aviez des tas de choses importantes à faire,
vous avez pollué la planète en prenant votre voiture, 
vous avez dépensé plein de sous pour faire quelque chose qui ne sert à rien, 

 .....  le délice de l'interdit, de la bétise, de l'inutile .....  rien de tel pour aller mieux .... beaucoup mieux .... vous êtes même toute contente, toute gaie !


Voilà, les deux petits fuseaux ont rempli leur rôle, ils peuvent  aller rejoindre les autres, dans votre boîte à fuseaux anglais, votre boîte à chagrins oubliés.
 

elle est pas efficace ma méthode ?
et sans aucun effet secondaire ni aucune contre indication.

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Published by Meriem - dans Matériel ou objets anciens
12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 21:45


La dentelle de Valenciennes a tellement de visages différents, son histoire est si riche, qu'il faudra plus d'un chapitre pour en parler.
C'est la dentelle aux fuseaux classique par excellence, connue pour sa finesse extraordinaire, sa légèreté, sa pureté, la grâce et l'élégance de  ses motifs, le contraste entre des mats très denses et un réseau léger,  la richesses des points décoratifs du début XVIIIème .

Les Valenciennes les plus anciennes sont un peu délicates à reconnaître parfois.

Par contre les Valenciennes tardives, surtout celles du XIXème et XXème sont très facilement identifiables.
Ce sont elles que nous allons observer dans un premier temps, ces Valenciennes que vous trouverez facilement en brocante, au bord des mouchoirs de mariées, sur les coiffes, sur les robes de baptême, etc...


Les caractéristique de la Valenciennes XIXème - XXème

-1-  La Valenciennes est une dentelle aux fuseaux à fils continus (ou semi continus).

-2-  C'est une dentelle fine, voire très fine, même si les dentelles commerciales tardives du XIXème pouvaient être un peu plus grossières.

-3-  Le critère de reconnaissance le plus évident est le réseau.
Si vous le regardez de près, à l'aide d'un compte fil, vous verrez qu'il est entièrement constitué de tresses de 4 fils (cf l'article précédent qui permet de comparer le fond Valenciennes avec des fonds similaires ici)

-4- Les motifs sont très majoriairement travaillé en mat, avec parfois un peu de grille mais c'est peu courant.

-5- Il n'y a jamais de cordon (gros fil) au bord des motifs.

-6- Par contre, le motif est entièrement entouré d'une ceinture , c'est à dire d'une une paire travaillée en passées tordues.
Sur la photo de droite (fort grossissement), j'ai mis des petits points orange sur le trajet de la ceinture afin de mieux la visualiser.

-7- Des motifs très gracieux et légers de feuilles et de fleurs naturelles ou plus sophistiquées selon les époques, de rubans, très rarement d'animaux

-8- Très peu de fonds décoratifs fantaisie sur les Valenciennes tardives.




Les mailles du réseau peuvent vous paraître rondes (comme sur la première photo en haut de l'article) ou nettement carrées comme sur l'exemple ci dessous : ne soyez pas surprises, la forme de la maille peut effectivement varier selon la façon dont elle est travaillée.
Les mailles de la Valenciennes furent d'abord rondes (ou plus exactement hexagonales) et devinrent plus carrées à partir de 1740 environ.
(vous remarquerez sur la dentelle ci dessous un joli exemple d'utilisation de la grille dans les feuilles)



Dentelle à fils continus  ou semi continus : pourquoi ?

Le réseau des Valenciennes XVIIIè était très serré, il nécessitait donc beaucoup de fuseaux et permettait d'avoir des mats très denses, mais il limitait la largeur des dentelles.
Petit à petit, on chercha à accentuer le contraste mat/réseau , et pour rendre ce dernier plus léger, on chercha à agrandir le plus possible les mailles.
Le fond carré  se prêtait bien à cet artifice et il s'est généralisé.

Un réseau plus aéré voulait dire aussi moins de fuseaux, dentelle plus rapide à faire (appréciable face à la concurrence de la mécanique) , possibilité de faire des dentelles plus larges, mais il y avait un revers à la médaille.
En effet, avec un réseau très large, il n'y avait plus assez de fuseaux pour obtenir les mats denses et serrés si caractéristiques.

On eu l'idée alors vers 1830 de  rajouter des paires au début de chaque motif, et de les couper au ras de la dentelle dès le motif terminé.
La dentelle de Valenciennes est alors devenue une dentelle dite "à fils semi continus", et dans pratiquement toutes les dentelles du XIXème, vous verrez facilement, grâce au compte fil, les petites touffes de fils rajoutés .

Sur la photo aggrandie qui montre la ceinture, les petites flèches noires vous indiquent les bottes de fils coupés au ras de la dentelle au début et à la fin du motif.




J'ai essayé de choisir des photos vous montrant la diversité des Valenciennes que vous pouvez trouver, même tardives.
La première photo de l'article vous montre une dentelle plus ancienne, fine, à maille ronde, avec un tout petit motif très léger.
Le réseau est beaucoup plus large sur la dentelle aux feuilles en mat et grille.
Ci dessous, vous avez une petite dentelle très courante comme on en utilisait beaucoup au bord des coiffes, de la lingerie, des vêtements de bébés, etc.


On peut trouver aussi, mais plus rarement, des Valenciennes beaucoup plus larges comme celle qui suit




Avec son fond  de tresses, et ses motifs très denses, la Valenciennes avait une réputation (non usurpée) de dentelles très solide : on parlait de l "éternelle Valenciennes"

Ce fut une des dentelles les plus prestigieuses : il faut savoir qu'il était obligatoire de porter de la Valenciennes l'été à la cour de France, au même titre que le port des dentelles à l'aiguille (Alençon) était obligatoire ... l'hiver.
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Published by Meriem - dans Identification
9 mai 2009 6 09 /05 /mai /2009 17:30



J'avais prévu une catégorie "Mode et Costume" sur mon blogue, et j'ai une ou deux idées d'articles qui me démangent à ce sujet .... mais je m'étais promis d'ouvrir cette rubrique avec elle :  

Madame de Senonnes


Pourquoi ?
Parce que je suis nantaise, et que c'est grâce à elle, et uniquement grâce à elle,  que la ville de Nantes figure dans beaucoup de livres sur l'histoire de la dentelle.

En effet, je suis dans une situation extrêmement pénible à vivre, et j'espère que vous compatirez : j'aime la dentelle ... et je vis dans une région où il n'y a jamais eu d'industrie dentellière.
Rien, nada, que dalle ...  pas 1 cm2 de dentelle aux fuseaux ou à l'aiguille n'a été fabriqué dans l'ouest de la France.

C'est vexant, c'est frustrant , c'est à pleurer !
Je ne pourrai jamais rien vous raconter sur la dentelle de ma région.
Et quand je pense à mes voisins les normands qui ont tout eu, eux : le fuseau ET l'aiguille...  des cumulards ! 

Oui mais voilà, la magnifique Blonde qui fait la gloire dentellière de Caen, c'est à Nantes qu'on la porte le mieux et avec le plus d'élégance.
En effet, c'est très souvent une nantaise, Madame de Senonnes, qui sert à illustrer le chapitre consacrée à la Blonde de Caen sur les livres de dentelle.

Enfin .... une nantaise ...  disons plus exactement que son portrait peint par Ingres en 1814 est aux Musée des Beaux Arts de Nantes.
Je sais, c'est une toute petit satisfaction, microscopique même ... mais j'ai pas mieux, alors je m'en contente !



Mme de Senonnes est bien sûr habillée à la dernière mode :
robe  à l'antique,   à la taille haute.
Satin et velours pour cette robe de soirée,
et bien sûr l'incontournable châle en cachemire de l'époque.

Vers 1812, ce sont les débuts du romantisme et Mme de Senonnes sacrifie à cette nouvelle mode :
avec les crevées (*) dans ses manches rappelant celles des costumes du XVIème,
et  son décolleté voilé par une guimpe (*)  bordée d'une ruche (*) en Blonde de Caen autour du cou. 

La Blonde est une dentelle à fond clair. Le réseau est travaillé dans un fil de soie (blonde) très fin. Pour les motifs, on utilise un fil de soie plus épais et moins tordu qui contraste avec la finesse du réseau et donne un aspect très brillant à la dentelle.









Si vous venez un jour à Nantes, allez lui rendre une petite visite, mais renseignez vous avant, car elle a le goût des voyages cette dame, et à la place du tableau, on a souvent juste un petit mot nous disant qu'elle actuellement en expo au bout du monde et qu'elle reviendra dans quelques mois.

(Tiens, d'ailleurs en ce moment, et jusqu'à la fin mai, elle est au Quebec ! )


J'ai toujours eu un faible pour elle.
D'abord le portrait est magnifique et aucune photo ne fait honneur au rendu des matières,  au satin,  au cachemire, à la transparence de la dentelle, à la chaleur et à la luminosité de ce velours rouge.

 Et puis quand j'étais jeune, j'étais fascinée par elle, mais à l'époque, .... c'était par ses bagues ! 
Et je mettais  plusieurs petites bagues à chaque doigt, pour faire "comme Mme de Senonnes".

Je n'étais pas encore sensible à  la vaporeuse dentelle qui bordait ses manches ....






Voilà, je m'suis fait plaisir, j'ai Mme de Senonnes sur mon blogue, je suis toute contente.


Jean-Auguste-Dominique Ingres - Portrait de Mme de Senonnes - 1814-15 - Huile sur toile 106x84 cm Nantes - Musée des Beaux-Arts 




 

Crevée= fente dans un vêtement laissant apparaître la chemise, ou, comme c'est le cas ici, un morceau d'étoffe de couleur et/ou d'une matière contrastée.

Guimpe= aux XIXème siècle, pièce d'étoffe souvent très légère qui recouvre le décolleté d'une robe (significations différentes à d'autres époques).

Ruche =  Bandes plissées ou froncées d'étoffe, de mousseline ou de dentelle qui borde le col d'une chemise ou d'une guimpe

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Published by Meriem - dans Mode et costume

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